Eté 95, la fin de Dragon Ball

Eté 95, la fin de Dragon Ball

L’été 1995 est marquée par la fin d’une des séries les plus cultes de l’histoire à savoir Dragon Ball. Du fait de sa renommée en France, cela a été forcément un temps fort de cette période. Quelle a été ta première impression à l’annonce de la fin du manga, surtout compte tenu de la popularité massive de la série ?

Quand j’ai appris que Dragon Ball se terminait, j’étais forcément déçu qu’une série que je suivais depuis aussi longtemps se terminait. La série était un des derniers piliers majeurs de l’animation japonaise à la télévision car beaucoup d’autres séries étaient des rediffusions et les nouvelles séries qui auraient pu arriver se faisaient attendre (Yu Yu Hakusho, Slam Dunk, …) Donc savoir qu’un des plus gros succès de l’époque allait s’arrêter, ce n’était pas une mince affaire. Au moment de la fin du manga au Japon, l’anime était encore loin de se terminer en France et de même les volumes disponibles chez Glénat étaient encore loin de la fin. Donc même si cela a eu son petit effet, nous n’avions pas fini d’entendre parler de Dragon Ball. Cependant quand on voit l’omniprésence de la licence dans les magazines, on se rend compte qu’il ne fallait pas que la franchise s’arrête trop vite chez nous.

Penses-tu que la fin de Dragon Ball a marqué un tournant dans l’industrie du manga et de l’animation au Japon, et si oui, comment cela a-t-il affecté la France en 1995 ?

Je pense que oui pour ce qui est du manga. La série était un des gros moteurs du Shônen Jump et donc l’arrêt de la série allait forcément demander à la Shueisha de trouver un remplaçant, qui arrivera quelques années plus tard. Au niveau des séries animés, j’en suis moins sûr. On voit via les Anime Grand Prix qu’au final ce n’était pas forcément la série la plus en vue (Yu Yu Hakusho domine avec Sailor Moon). Ce n’est qu’un classement mais cela donne un indicateur sur le fait que la série n’était pas complètement écrasante. Par contre son succès était bien présent. En 1995 en France, vu que nous étions encore loin de la fin que ce soit en manga ou anime, cela n’a pas eu d’impact direct visible. Par contre, l’approche de cette fin a mis en avant une partie de la population qui ne comprenait pas le japonais mais qui achetait les tomes japonais de la série pour connaitre la suite et surtout la fin avant tout le monde. Ce fût mon cas à partir du volume 39 et ce jusqu’à la sortie du 42.

Au moment où tu achetais les tomes japonais pour découvrir la fin de Dragon Ball, comment est-ce que tu faisais pour suivre l’histoire malgré la barrière de la langue ?

Dragon ball est un manga assez simple à lire en réalité et les derniers tomes se focalisent sur peu de personnage au final. Là où il y a eu le plus de difficulté au final, c’est que quand j’ai acheté le volume 39, nous n’en étions pas encore là en France et donc il m’a fallu attendre un peu que le fossé se comble entre la diffusion de l’anime et le manga. Cela n’empêche que malgré tout, à part ne pas savoir d’où sortait Buu au départ, le reste était assez simple vu qu’il s’agit de scènes de combat, de l’humour assez visuel et que de toute façon, on connait les personnages, leur vie, leur oeuvre.

C’est impressionnant de voir à quel point une série peut transcender les frontières linguistiques quand les lecteurs sont déjà bien familiers avec les personnages et les situations. Passons à la prochaine question : à ton avis, comment la fin de Dragon Ball a-t-elle influencé le marché de l’édition de manga et d’anime, que ce soit en termes de popularité ou de stratégie pour remplacer un tel succès ?

Tout dépend de quel côté on se place encore une fois. En France, la diffusion de Dragon Ball fût arrêté avant la fin à la télévision (arrêt du Club Dorothée) et la publication du manga chez Glénat était loin d’être terminée (17 tomes sur 42). La « vraie » fin de Dragon Ball en France pouvait être anticipée avec l’arrivée des nouvelles séries à succès qui sont apparues au Japon. D’autres facteurs vont tendre à aussi mitiger l’effet (arrivée de Pokemon à la télé, augmentation du nombre de titres différents disponibles en librairie, les VHS, etc). Nous en reparlerons. Au Japon par contre, il a fallu trouver des remplaçants. C’est là que quelques années plus tard arrivera One Piece. Mais en attendant, à la télévision, la diffusion d’Evangelion va commencer.

Avec la fin de Dragon Ball, as-tu cherché à suivre d’autres séries, ou as-tu ressenti une certaine « période creuse » dans le monde des animes ?

La fin de Dragon Ball a surtout été un déclencheur dans la volonté d’aller plus loin dans les mangas et les animes. Connaitre la fin a forcément diminué l’intérêt que je pouvais porter à la série pour la rediriger vers d’autres titres. Cela viendra quelques temps après et non dès la fin de la série (tout est surtout lié à l’augmentation du nombre de titre disponible en France). On pourra reparler de période creuse dans le monde des animes avec la fin du Club Dorothée qui pour la peine, a bel et bien placé un marqueur dans ce monde même si la transition était en marche en coulisse mais ce sera pour la seconde partie de 1995.

En attendant, je reste fier de mes volumes de l’époque acheté en version originale à leur sortie. C’était toujours une joie d’avoir la suite et surtout, les dernières pages du volume 42 resteront iconiques à jamais pour ma part malgré tous les défauts que l’on peut trouver au manga. Ce qui marquera au final cette période, c’est l’arrêt de la publication de Dragon Ball et non l’histoire en cours qui se termine.

C’est la meilleure image pour marquer la fin du manga.

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