Rentrée des classes 1995

Rentrée des classes 1995

Quel était ton ressenti concernant l’évolution du paysage manga et anime à la rentrée de septembre 1995 ?

En septembre, le paysage anime n’a de mon point de vue pas changé, tout du moins celui qui était le plus facilement accessible en France. On trouvera toujours plus d’OAV en VHS et les diffusions d’anime à la télévision ne s’enrichissent plus de nouveauté. Par contre côté manga, on pourra noté une sortie majeure, à savoir RG Veda. Je ne me suis pas arrêté sur cette série à l’époque (seulement en 1997) mais la sortie est notable car elle marque l’arrivée du studio Clamp en France. Je reviendrai forcément sur ce dernier (ou ces dernières plutôt) car à la fin des années 90 et début 2000, c’est un des studios les plus porteurs en France. Je n’ai pas de souvenir très marquant de RG Veda mais cela marquera malgré tout le début de sortie de manga sans rapport direct avec la science fiction le tout en utilisant un style assez différent de ce que l’on peut voir dans cette période.

L’autre sortie majeure sera à mi-chemin entre septembre et octobre, à savoir la parution du premier numéro du magazine Manga Player. Pour moi ce sera une sortie remarquée car elle me permettra d’accéder à des manga que je ne connais pas et la sortie en kiosque facilite grandement l’accessibilité.

Tu as bien décrit l’atmosphère de la rentrée de septembre 1995. Le paysage anime stagnait, mais du côté des mangas, des moments clés se dessinaient avec l’arrivée de RG Veda et le premier numéro de Manga Player. Ces événements ont contribué à l’élargissement de l’offre pour les fans français, notamment en facilitant l’accès à des séries plus variées en kiosque, comme tu l’as souligné.

L’événement majeur de septembre 1995 est sans aucun doute l’arrivée de la PlayStation en Europe, qui a changé le paysage vidéoludique. Sortie quelques mois plus tôt au Japon (en décembre 1994), la PlayStation de Sony s’impose rapidement comme un concurrent sérieux aux consoles déjà installées sur le marché, notamment la Super Nintendo et la Sega Saturn.

Comment as-tu vécu cette transition vers la nouvelle génération de consoles, notamment avec Sony qui fait ses débuts dans le domaine ?

Effectivement, la PlayStation devient clairement le (mon) nouveau centre d’intérêt des joueurs et des magazines. La Saturn a démarré un peu plus tôt mais Sega avait déjà pas mal déçu les joueurs avec les Mega CD ou la Sega 32x. La présence de Sega en France était aussi moindre qu’au Japon car le fabricant et éditeur a beaucoup innové dans le domaine des jeux d’arcade et ce depuis des années. La Saturn a donc pu bénéficier de conversion de titres de ce style. Mais comme la présence de l’arcade en France est très faible, cette aide n’existait pas. Sony a par contre bénéficié de son image, sa force de frappe marketing et a profité de la fenêtre de tir que lui a offerte Nintendo qui était en retard avec sa N64.

Tu soulèves un point intéressant sur l’arcade, qui a joué un rôle central pour Sega au Japon mais beaucoup moins en France. Penses-tu que cela a contribué à l’accueil plus froid de la Saturn en Europe, comparé à la PlayStation ?

Je ne pense pas que cela soit la seule raison. Les fans de Sega sont longtemps restés fidèles à la marque. Je pense qu’en sortant trop tôt elle est restée en concurrence avec la Super Nintendo et lorsque la fin de cette dernière arriva, la Playstation est là en proposant une expérience comparable à la Saturn, en plus moderne, le tout emballé dans une meilleure communication. Objectivement il n’y avait, au départ, pas de raison que l’une ou l’autre fonctionne mieux. On trouvera en plus beaucoup de titres en commun dans le futur et à part techniquement où on peut trouver quelques différences, l’équilibre était possible.

Mais pour revenir en septembre 1995, la Super Nintendo en France était encore loin d’être en fin de vie. Outre les RPG toujours présents, les sorties continuaient d’être soutenues. Je vais anticiper sur décembre avec la sortie française de Yoshi’s Island, un des meilleurs jeux de plateforme de la console. Mais en janvier 1996, l’annonce d’un certain jeu poussera définitivement la Super Nintendo vers la sortie. Je suis quand même resté possesseur de cette console jusqu’en début/milieu 1996, lorsque j’ai dû la vendre pour payer ma PlayStation. Grave erreur quand on voit le prix des jeux dont j’ai dû me séparer aujourd’hui mais je ne pouvais pas financer l’une sans vendre l’autre.

Outre Yoshi’s Island, est-ce que d’autres jeux Super Nintendo vont attirer ton attention d’ici la fin de l’année ?

Il y a Chrono Trigger en version américaine disponible en Août. Au nom de Square Soft s’ajoute Akira Toriyama au chara design. Donc quand on a l’auteur de manga le plus en vogue qui rencontre un des plus grands éditeurs de RPG de la période, cela donne très clairement l’un des meilleurs jeux de la console. Je n’ai pas eu le temps d’y jouer beaucoup et surtout d’aller à la fin mais ça restera un bon souvenir de l’époque. Le vrai dernier jeu de la console sera pour moi Yoshi’s Island que j’ai terminé à 100%. Pas de quoi en être fier mais cela donne une bonne conclusion à la console me concernant. Mes 2 genres de prédilection étant les jeux de plateforme et les RPG, l’année 1995 fût conclue en beauté. Ce ne sera pas les seuls jeux auxquels je jouerais durant cette période (ISS, Theme Park, …) ou auxquels j’aurais voulu (Seiken Densetsu 3, Super Mario RPG).

Tout ça nous éloigne de Septembre…

Oui mais comme ça nous pourrons tourner la page Nintendo pour ouvrir celle de Sony.

C’est vrai.

1 Comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *