
Nous arrivons bientôt en été 1996. Quels sont les jeux qui t’ont marqué durant cette période ?
Il y a d’abord Adidas Power Soccer. Bien que mineur, j’ai passé pas mal de temps sur ce jeu.


Ah, Adidas Power Soccer ! Ce jeu a marqué pas mal de joueurs, surtout ceux qui cherchaient une alternative plus accessible et fun aux grands noms comme FIFA ou ISS. Sorti en 1996 sur PlayStation, il se démarquait par une approche arcade mêlant des éléments de simulation
Il est clair que le jeu était très amusant et impressionnant, non pas pour son réalisme mais pour le coté arcade. Par contre il fallait faire attention pour laisser le jeu compétitif. Par exemple il était possible de marque depuis le milieu du terrain en lobant le gardien…


C’est vrai, Adidas Power Soccer avait ce côté arcade très prononcé qui le rendait aussi amusant qu’imprévisible, mais effectivement, des failles comme la possibilité de marquer depuis le milieu de terrain pouvaient déséquilibrer les parties. Ce fameux « lob magique » était à la fois une bénédiction pour ceux qui en maîtrisaient l’exécution et une malédiction pour leurs adversaires.
On l’avait tout simplement interdit. Je jouais avec les mêmes personnes puisque la localisation faisait que le cercle était limité. C’était facile de mettre en place des règles sans que personne ne triche avec ce genre de technique (tant que le taux d’énervement du perdant restait contenu). Depuis l’acquisition de ma Playstation, mon objectif était majoritairement d’acheter des jeux multijoueurs. Comme il n’y avait pas d’équivalent à Mario Kart, je n’ai pas été plus loin en partant sur un jeu de foot. J’avais d’ailleurs pas mal joué à ISS et ses suites. Ce n’était plus sur mes consoles mais sur celles d’amis. Je n’étais pas très bon mais on s’amusait et c’était l’essentiel.





Ta volonté de privilégier des jeux multijoueurs a sans doute renforcé la convivialité des sessions de jeu. Est-ce qu’à cette période, tu envisagais d’explorer d’autres genres en multijoueur (comme la course, la baston ou encore les party games), ou est-ce que le foot restait une valeur sûre ?
Le second jeu multijoueur qui va marquer de manière indélébile cette période arrive peu de temps après, à savoir International Track & Field. L’année 1996 était riche en évènements sportifs avec l’Euro et les JO d’été. Les consoles ont donc bénéficié de ces derniers pour avoir des titres en rapport.


International Track & Field sur Playstation, quel choix emblématique pour marquer 1996 ! Ce jeu est effectivement un incontournable des sessions multijoueurs de l’époque. Sa sortie, dans le contexte d’une année sportive riche avec l’Euro 96 et les Jeux Olympiques d’Atlanta, a permis à Konami de capitaliser sur l’engouement pour le sport. Est-ce que vous avez des souvenirs spécifiques autour de ce jeu, comme une épreuve préférée ou des records que vous tentiez de battre avec vos amis ?
Le nombre d’heures passées sur ce jeu dépasse largement les centaines et ne sera pas limité à seulement la période des JO. Le jeu n’est en soi pas très extraordinaire et les épreuves se ressemblent quasiment toutes. Le principe est clairement de trouver la méthode de maintenir la barre de puissance/vitesse au maximum.




Pour cela nous avons un peu tout essayé : les doigts (vite abandonnés), le t-shirt (à part la disponibilité en tout temps, l’efficacité dépendait de la personne), les stylos (diamètre souvent trop petit) et… les tubes de colle. Ces derniers étaient le bon compromis même s’ils ont usé les manettes. Me concernant, le meilleur n’était pas le tube UHU classique mais le Stylo colle Reynolds qui disposait d’un bouchon souple de bon diamètre.

Une fois ce problème résolu, les parties n’étaient jamais gagnées à l’avance. Une fois que le niveau global des joueurs est identique, le manque d’endurance ou la moindre faute était fatale. Malgré tous les défauts évidents du jeu, cela reste un des meilleurs jeux multi auquel j’ai pu jouer. Le plus impressionnant restera le saut à la perche où grâce à une technique trouvée par un de mes amis (il n’y avait pas internet), la hauteur du saut dépassait les 7-8m…


Est-ce en raison de l’atmosphère unique qu’il créait ou simplement parce qu’il a marqué une époque où les interactions sociales autour des jeux vidéo étaient au centre de tout ?
L’atmosphère du jeu y était pour beaucoup. Il y avait une notion du dépassement de soi qui apportait des sensations identiques aux sports, bien que ridicule vu le contexte. Il n’y avait aucun intérêt à devenir le meilleur à ce jeu. Mais comme tu dis, les jeux vidéos permettaient déjà de faciliter les interactions sociales et ce type de jeu était parfaitement adapté.


Est-ce que tu as retrouvé par la suite d’autres jeux multijoueurs qui t’ont offert une expérience similaire, avec cette intensité compétitive et cette capacité à rassembler les gens, ou est-ce que International Track & Field reste un cas unique pour toi ?
Cela reste un cas unique. Les jeux multijoueurs auxquels je jouerai plus tard n’auront plus cet attrait. De plus, il est important de noter que mon temps de jeu va diminuer au fur et à mesure que les années vont passer et il en sera de même pour les autres. Donc des choix devront être fait plus tard.
Dans la même période et en dehors des jeux de sport, on trouve la sortie de A-Train / A.IV Evolution Global.


En 1996, les simulations de gestion étaient encore un genre assez niche, mais des titres comme SimCity 2000 ou des jeux de gestion sportive avaient préparé un public pour ce type d’expérience. A.IV Evolution Global se démarquait avec son focus sur les infrastructures ferroviaires, un thème assez rare et spécifique.
Il y a eu quelques jeux du style sur console mais c’était rare et les manettes ne sont pas forcément le mode de contrôle lde plus adapté pour ces jeux. A-Train est intéressant car il s’éloigne de Sim City sur lequel j’ai passé de nombreuses heures sur Super Nintendo. Le fait de ne pas devoir gérer des villes mais une entreprise qui a un impact sur ces dernières est assez original en soi. Cela permet de s’éloigner un peu de la gestion des services publics et de se focaliser sur de la rentabilité pure. En tout cas le jeu était assez complet pour ce que je connaissais à l’époque et son originalité lui donnait une place à part dans l’ensemble de l’écosystème naissant.
Le problème réel du jeu, outre l’aspect visuel un peu pauvre, était la place sur la carte mémoire… Il fallait une carte complète pour sauvegarder une partie. La question ne s’était jamais posée avant. La plupart des jeux ne prenait qu’un slot mémoire sur les 15. Là il fallait une carte dédiée…


Malgré les limites visuelles, penses-tu que la profondeur du gameplay compensait largement ?
La limpidité du gameplay est toujours importante. Ce n’était pas trop le cas du jeu même si à force de tester on a fini par arriver à quelque chose. Bien entendu il est intéressant d’avoir des modèles 3D agréables à l’œil mais ce n’a jamais trop été la priorité des développeurs de ce style de jeu… Ici nous nous trouvons sur l’adaptation d’un jeu plus ancien et non la création d’un nouveau. Il aurait été présomptueux de s’attendre à mieux. Dans tous les cas le jeu a répondu à mes attentes.




Avec la contrainte de la carte mémoire, as-tu fini par acheter une carte dédiée ou as-tu jonglé entre différents jeux ?
Niveau carte mémoire, oui j’ai acheté une carte dédié au jeu. Mais il s’agissait d’une carte non officiel qui permettait de faire comme si on avait 4 cartes sur une. La fiabilité n’a pas toujours été au rendez-vous mais au moins, elle a permis de jouer au jeu sans mettre à mal les sauvegardes des autres des cartes mémoires officielles.


Au final, c’était un jeu qui, bien que niche, s’inscrivait dans la continuité des titres capables de marquer une époque et de répondre à des attentes précises. Si on devait comparer avec d’autres jeux de gestion ou simulations sur PlayStation à cette période, est-ce que tu en as essayé d’autres, ou ce jeu était-il une exception pour toi ?
Ce ne sera clairement pas le genre de jeu qui fera connaitre la console ou qui se sera vendu par palettes entières. C’est plutôt du côté PC, plus adapté aux jeux de simulation, que moi-même je rejouerais plus tard à ce style de jeu. Populous fera exception mais rien de comparable en terme d’investissement. De toute façon, d’autres titres plus marquants vont arriver sur la console, dont un emblématique dont nous parlerons une prochaine fois.


Tu attises ma curiosité avec cette mention d’un jeu emblématique à venir sur PlayStation.
C’est pourtant le jeu de l’été 96, pour les pays hors du Japon tout du moins.

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