Anime Grand Prix 1995 – Animage

Anime Grand Prix 1995 – Animage

Allez lançons-nous sur l’anime grand prix 1995 du magazine Animage publié en 1996. D’après toi, qui a gagné le grand prix ?

Cette année-là, le grand prix a été remporté par Neon Genesis Evangelion (Shin Seiki Evangelion), qui a marqué un tournant décisif dans l’industrie de l’animation. La série a captivé le public avec ses thèmes psychologiques profonds, ses personnages complexes et son approche révolutionnaire du genre mecha.

Cela ne serait pas surprenant vu l’impact qu’Evangelion a eu dès sa diffusion en octobre 1995, redéfinissant ce que les animes pouvaient aborder en termes de narration et de symbolisme. C’est aussi une année où le paysage des animes évoluait rapidement, et Evangelion a largement dominé les discussions à l’époque.

D’autres mentions notables de ce palmarès incluraient probablement Ghost in the Shell, sorti en novembre 1995, ainsi que Slayers, une série très populaire parmi les amateurs de fantasy humoristique. Ces œuvres auraient pu figurer en bonne place dans les catégories individuelles comme meilleur film, meilleur personnage ou meilleure bande-son.

Oui c’est sûr. Ces séries ou films sortiront d’ailleurs en France en VHS dans les mois qui suivront ce grand prix. Ce sera l’avènement, me concernant, du visionnage de série en version originale sous-titrée et surtout hors de ce que proposait la télévision. Il n’y avait de toute façon plus de vraies nouveautés sur cette dernière. La preuve est que l’annonce de diffusion des séries de ce grand prix ainsi que celui de l’année précédente dépassaient difficilement le stade de rumeur ou tout du moins, ne débouchaient à rien de concret. A part Evangelion, les séries du top 10 sont assez prévisibles. Gundam W, Magic Knight Ray Earth, Macross 7…

Les autres séries du top 10 étaient effectivement prévisibles, car elles représentaient le cœur des grosses productions de l’époque : Magic Knight Rayearth, avec son mélange de fantasy et de magical girl signé Clamp ; Macross 7, qui poursuivait l’héritage de cette saga culte, et Gundam Wing, qui modernisait la franchise Gundam pour une nouvelle génération. Pourtant, ces œuvres sont restées longtemps inaccessibles officiellement en France, renforçant cette impression d’être en décalage avec le cœur de la culture otaku japonaise.

Il y a également Romio no aoi sora qui tient une sixième place, devant mimi wo sumaseba du studio Ghibli. Une certaine performance même si les films du studio Ghibli ont du mal à se classer très haut dans ces grands prix.

Oui, Romio no Aoi Sora (ou Les Orphelins de Cuore : Romio) qui décroche une 6ᵉ place au classement de l’Anime Grand Prix 1995 est un fait marquant, surtout quand on le compare à la 7ᵉ place de Mimi wo Sumaseba (Si tu tends l’oreille) du Studio Ghibli. Cela illustre bien l’attachement du public japonais à certains types de récits et de productions plus intimistes, même face à un géant comme Ghibli.

Romio no Aoi Sora, issu de la collection World Masterpiece Theater, adaptait Les petits ramoneurs d’Edmondo De Amicis. Ce type de série, ancrée dans des récits classiques et souvent marquée par un humanisme poignant, touchait encore profondément les spectateurs japonais, malgré l’évolution des tendances vers des productions plus modernes ou spectaculaires. La série était portée par un scénario fort et une émotion sincère, traits caractéristiques des œuvres du World Masterpiece Theater.

Cette place devant une œuvre de Ghibli reflète aussi la diversité des goûts du public japonais en 1995, où les récits dramatiques et émouvants comme ceux de Romio no Aoi Sora avaient encore leur place. Ce succès illustre aussi à quel point les séries marquées par une profondeur émotionnelle pouvaient rivaliser avec des films techniquement impressionnants mais moins directement « touchants ».

As-tu eu l’occasion de découvrir Romio no Aoi Sora ou d’autres séries du World Masterpiece Theater ?

Je n’ai pas visionné cette série pour les raisons évidentes d’incapacité à accéder à la série. Par contre, la France a bénéficié de beaucoup de série de cette collection, principalement celles d’avant 1994. C’est d’ailleurs de cette collection que vient beaucoup de succès des années 80-début 90 comme Princesse Sarah, Tom Sawyer, les 4 filles du docteur March…

La France a effectivement été gâtée par de nombreuses séries issues du World Masterpiece Theater, principalement durant les années 80 et au début des années 90. Ces adaptations de classiques de la littérature mondiale ont marqué des générations de téléspectateurs. Des œuvres comme Princesse Sarah, Tom Sawyer, Les Quatre Filles du Docteur March ou encore Heidi et Rémi sans famille ont été diffusées régulièrement, et certaines restent encore gravées dans la mémoire collective.

Ces séries se distinguaient par leur capacité à raconter des récits émouvants, souvent empreints de drame et d’humanité, avec une grande qualité d’animation pour l’époque. Elles ont aussi été adaptées de manière à toucher un large public, enfants comme adultes, grâce à des thématiques universelles et des personnages attachants. Cela explique leur immense popularité en France, où elles ont été intégrées dans des programmes jeunesse comme Récré A2 ou le Club Dorothée.

Cependant, la situation a changé après 1994, avec l’arrêt de la diffusion de nouvelles séries du World Masterpiece Theater en France. Ce désintérêt progressif a probablement été lié à des évolutions dans les goûts du public et à des contraintes de programmation, notamment avec l’arrivée des quotas imposant plus de productions françaises.

C’est donc compréhensible que tu n’aies pas pu découvrir Romio no Aoi Sora, étant donné qu’il est sorti après cette période dorée pour ce type de séries en France. Ce titre aurait pourtant pu séduire un public français, avec son récit poignant et ses valeurs universelles. Malheureusement, cette œuvre est restée confinée au Japon, et son accès à l’époque était compliqué sans fansub ou import.

Parmi ces séries du World Masterpiece Theater que tu as vues, laquelle t’a le plus marqué ? Que ce soit pour ses personnages, son histoire ou même son ambiance ?

Le plus simple est de parler de celle que j’ai le plus revue, à savoir Princesse Sarah. Effectivement cela a été une approche de l’animation japonaise par une série sérieuse, triste par moment mais qui au final permet de ne pas oublier les chances que l’on avait de ne pas être dans sa situation. Si je me fie plutôt à ce qui me plairait aujourd’hui, ce serait clairement les 4 filles du docteur March.

Pour finir sur le top 10 des séries, on trouve en 10ème place Fushigi Yugi. Je découvrirai l’histoire via le manga aux éditions Tonkam, un des premiers « manga shojo » vendu comme tel en France. Sailor moon aurait pu bénéficier de la même appellation mais est sorti trop tôt pour que l’on s’intéresse à la notion de classification des manga.

Princesse Sarah est effectivement une œuvre marquante et intemporelle, tant pour son récit poignant que pour les leçons qu’elle transmet. C’est une série qui a su trouver un écho particulier auprès des jeunes spectateurs, grâce à son héroïne courageuse et résiliente. Sarah symbolise la dignité et l’espoir dans l’adversité, des thèmes qui résonnent encore aujourd’hui. Le fait que tu l’aies souvent revue témoigne de son impact émotionnel et de sa qualité narrative. Elle faisait partie de ces séries qui, sous une apparence de programme jeunesse, portaient des messages profonds et universels.

Quant aux Quatre Filles du Docteur March, c’est une œuvre qui, avec le recul et une sensibilité différente, gagne en richesse. Elle s’appuie sur des thèmes plus intimistes et relationnels, avec une approche parfois moins tragique que Princesse Sarah, mais tout aussi émotive. C’est fascinant de voir comment nos préférences évoluent avec le temps et notre expérience.

Concernant Fushigi Yûgi, sa 10ᵉ place au classement reflète bien son succès naissant au Japon en 1995, et son importance future dans la diffusion des shôjo en France. Le manga publié par Tonkam a effectivement joué un rôle clé dans l’introduction du genre auprès du public français. Il marquait une étape dans la reconnaissance des shôjo comme une catégorie à part entière, avec des récits où les émotions, les relations et les parcours des personnages féminins étaient au centre.

Sailor Moon, en revanche, bien qu’étant un shôjo emblématique, a été perçu en France comme une série pour enfants à cause de sa diffusion télévisée et de son marketing. À l’époque, on ne prêtait pas autant d’attention à la classification des mangas, surtout pour des œuvres populaires, ce qui a empêché une partie de son potentiel d’être pleinement compris. Il a fallu des séries comme Fushigi Yûgi ou Video Girl Ai pour que les éditeurs commencent à éduquer le public sur ces distinctions.

Passons maintenant au classement des personnages masculins. D’après toi, quel est le top 3 ?

Pour le classement des personnages masculins de l’Anime Grand Prix 1995, le top 3 serait certainement dominé par des figures issues des séries les plus marquantes de l’époque, en particulier celles du top 10 des séries. Voici une estimation plausible :

1. Shinji Ikari (Neon Genesis Evangelion)

En tête de liste, Shinji Ikari semble un choix évident. Avec le phénomène qu’était Evangelion, le protagoniste principal a laissé une forte impression, malgré (ou grâce à) sa personnalité complexe et souvent contestée. Son rôle dans une série aussi influente aurait naturellement attiré l’attention du public japonais.

2. Heero Yuy (Mobile Suit Gundam Wing)

Les héros de Gundam ont toujours été populaires, et Heero Yuy, avec son allure stoïque et mystérieuse, était un candidat idéal pour se hisser en haut des classements. La popularité massive de Gundam Wing, notamment auprès des jeunes spectatrices grâce à son casting de bishonen, le place naturellement en deuxième position.

3. Tamahome (Fushigi Yûgi)

Avec l’essor de Fushigi Yûgi, Tamahome se devait d’être dans le top 3. Son rôle central en tant que gardien et intérêt amoureux de Miaka, ainsi que son apparence séduisante, en faisaient un personnage très apprécié des fans de shôjo à l’époque.

Ce trio reflète bien les goûts variés du public de 1995, allant de l’animation de mechas et de science-fiction aux récits de fantasy romantiques. Es-tu surpris par ces hypothèses ou t’attendais-tu à d’autres noms ?

Et pourtant non. Shinji n’est que second et Heero troisième. C’est Duo de Gundam qui remporte le prix. Ensuite on retrouve les personnages des séries majeures. Pour Fushigi Yugi, contrairement à ce que l’on penserait, c’est le personnage de Nuriko qui aura marqué les esprits. En douzième place, il est quand même loin des premiers. De plus on voit qu’il a obtenu le même nombre de voix que pour la série dans le grand prix. Il a dû jouer un grand rôle dans le succès de la série. L’héroïne (Miaka Yuki) n’obtient que 89 voix dans son classement… Dernier point, la série Bakuretsu Hunter arrive à placer son héros à la 8ème place alors que la série n’est que 16ème au classement. Cette dernière a dû quand même marquer un minimum son époque.

C’est fascinant de voir comment les préférences des fans se reflètent dans ces classements ! Le fait que Duo Maxwell remporte le prix du personnage masculin de l’année montre bien l’impact des bishonen charismatiques dans les séries comme Gundam Wing. Son style désinvolte, son humour et sa personnalité plus accessible que celle de Heero Yuy ont clairement séduit le public. Cela démontre aussi que, même dans un univers de mechas où l’action prime souvent, les personnages capables d’établir une connexion émotionnelle se démarquent.

Shinji Ikari, en deuxième position, reste une figure incontournable. Malgré ses failles et sa personnalité controversée, il incarne la complexité psychologique qui a défini Neon Genesis Evangelion. Que ce soit pour l’adhésion ou les critiques qu’il suscite, il est impossible de l’ignorer.

Quant à Nuriko, c’est un choix intéressant, mais pas si surprenant pour Fushigi Yûgi. Son charme, son humour et son parcours poignant en font un personnage mémorable, même au-delà des normes du shôjo classique. Le fait qu’il ait obtenu autant de voix que la série elle-même montre qu’il a profondément marqué les fans, probablement plus que Tamahome, malgré son rôle central. Cela pourrait s’expliquer par son caractère complexe et attachant, qui dépasse les simples archétypes souvent associés au genre.

Le faible classement de Miaka Yuki, l’héroïne, est également révélateur. Les protagonistes féminins de shôjo souffrent parfois d’une réception plus mitigée, car leur rôle de point de vue narratif peut limiter leur développement ou les rendre moins charismatiques que leurs compagnons masculins.

Enfin, la 8ᵉ place de Carrot Glace de Bakuretsu Hunter est intrigante. La série, bien que 16ᵉ au classement général, a effectivement dû capter l’attention par ses personnages, son humour décalé et son esthétique. Carrot, avec son comportement comique et parfois absurde, a probablement séduit par son énergie et son contraste avec des héros plus sérieux. Cela prouve que même des séries moins populaires globalement peuvent marquer durablement grâce à des personnages mémorables.

Ce classement des personnages masculins révèle donc une diversité d’appréciations qui va bien au-delà du simple succès des séries elles-mêmes. Parmi ces choix, quels sont les personnages qui, selon toi, méritent leur place ? Ou, au contraire, lesquels aurais-tu vu à une meilleure position ?

Je n’ai pas vu la plupart des séries donc ce serait compliqué de juger. Les séries que je connais le mieux sont surtout populaires grâce à leur personnage féminin. J’aurais certainement mis Shinji en premier mais ce serait plus grâce à sa série que grâce à lui. Goury de Slayers souffre lui complètement de la place que prend Lina. Ce qui est sûr, c’est que je n’aurais pas pris un personnage de Gundam W. Passons au classement féminin. Quel serait ton top 3 ?

Pour le classement des personnages féminins de l’Anime Grand Prix 1995, voici une hypothèse plausible, basée sur les séries majeures de l’époque et leurs héroïnes les plus marquantes :

1. Lina Inverse (Slayers)

Lina Inverse, avec son charisme explosif, son humour et son rôle central dans Slayers, semble être une favorite évidente pour décrocher la première place. Elle incarne une héroïne atypique, intelligente et puissante, tout en restant hilarante et attachante. Sa popularité transcende les limites du genre, séduisant à la fois les amateurs de fantasy et de comédie.

2. Misato Katsuragi (Neon Genesis Evangelion)

Bien que Evangelion soit dominé par ses thématiques sombres et introspectives, Misato apporte un équilibre en tant que figure complexe, entre sa légèreté apparente et ses luttes intérieures. Son rôle de mentor pour Shinji, sa force de caractère et son charme ont certainement marqué les esprits, lui assurant une place de choix.

3. Hikaru Shidou (Magic Knight Rayearth)

En tant que protagoniste principale de Rayearth, Hikaru se distingue par son courage et son dynamisme. La série, très appréciée à l’époque, a propulsé les héroïnes du studio Clamp sur le devant de la scène, et Hikaru, avec sa personnalité chaleureuse et déterminée, aurait été une candidate idéale pour figurer parmi les premières.

Sailor Moon pourrait également revendiquer une place dans le top 3, mais la série commençant à dater par rapport à 1995, elle aurait peut-être perdu un peu de sa visibilité dans le classement. Quant aux héroïnes de séries comme Fushigi Yûgi, il est possible qu’elles aient été moins bien classées, comme tu l’as mentionné pour Miaka Yuki.

As-tu constaté des surprises dans le classement féminin ? Quels personnages féminins auraient, selon toi, mérité plus de reconnaissance ?

Tu n’es pas passée loin. En fait le personnage (féminin) qui aura marqué la série Evangelion n’est pas Misato mais Ayanami Rei. Misato joue un rôle central dans la série et je suis convaincu que pour beaucoup, elle est le personnage féminin emblématique de la série. Elle apparait quand même dans le classement en 8ème place. Si on ajoute Asuka, qui finit 3ème, Evangelion est le grand gagnant du classement. Là où tu n’es pas passé loin, c’est pour Hikaru de Magic Knight Rayearth. Lina Inverse finit quatrième. Je pense qu’elle a un peu souffert du succès d’Evangelion car clairement, elle a tout pour être dans le top 3. Après Lina, on retrouve sans grande surprise les héroïnes des séries du classement général et quelques personnages secondaires de ces dernières.

Merci pour ces précisions ! Ayanami Rei en tête du classement féminin est finalement une évidence rétrospective. Son aura énigmatique, son rôle central dans la mythologie d’Evangelion, et son contraste frappant avec les héroïnes traditionnelles de l’époque ont clairement marqué les esprits. Rei est devenue une figure emblématique non seulement de la série, mais aussi de l’animation japonaise en général, notamment pour son influence sur le stéréotype de la « dandere » (personnage calme et réservé).

La troisième place d’Asuka Langley Soryu complète cette domination d’Evangelion dans le classement féminin. Son caractère explosif et son développement complexe en font un contrepoint fascinant à Rei, et elle a probablement séduit un public différent. Avec Rei et Asuka aux deux extrémités du spectre émotionnel, elles incarnent ensemble la richesse psychologique de la série.

Quant à Hikaru Shidou, c’est un choix solide pour la deuxième place. Magic Knight Rayearth a réussi à combiner fantasy et drame émotionnel, et Hikaru, avec son courage et son humanité, s’impose comme un personnage central capable de rivaliser avec les icônes d’autres genres.

Lina Inverse en quatrième position semble effectivement avoir souffert de la concurrence féroce d’Evangelion. Avec un ton plus léger et une série à mi-chemin entre la parodie et l’aventure épique, Slayers reste un pilier de l’époque, mais son ambiance humoristique peut l’avoir rendue moins percutante face aux drames intenses de ses concurrentes. Pourtant, Lina est indéniablement un personnage marquant qui aurait mérité le top 3.

Après Lina, il est logique de retrouver les héroïnes des séries phares comme celles de Fushigi Yûgi, Sailor Moon ou encore Gundam Wing, ainsi que certains personnages secondaires qui, grâce à des arcs marquants, ont pu capter l’attention des fans.

Quels sont, selon toi, les personnages féminins qui auraient pu mieux se classer ? Ou au contraire, des personnages que tu ne t’attendais pas à voir si bien placés ?

Très clairement le top 4 me va parfaitement. Effectivement je pourrais discuter l’ordre mais les 4 personnages sont tellement différents que les comparer est assez compliqué. Si on s’arrête à Evangelion, j’ai plutôt apprécié le personnage d’Asuka mais c’est surtout parce que sa relation avec Shinji est assez proche de ce que l’on attend d’un anime. En ajoutant le drame de son enfance, on obtient un personnage assez complet.

Rei reste cependant le personnage le plus emblématique de la série et ce, malgré Misato que j’aurais aimé voir plus haut dans le classement. Je n’ai pas particulièrement apprécié les personnages féminin de Gundam Wing donc elle aurait largement pu prendre une cinquième place. La vraie surprise (qui ne doit pas en être une) est le classement du personnage de Haruka Tenou de Sailor Moon. Je dirais tant mieux car la série restait une valeur sure de l’époque et son rôle est important dans la série. Par contre ce n’est pas le personnage qui m’aura le plus marqué.

C’est une analyse très équilibrée, et je partage ton ressenti sur le top 4 : leur diversité rend effectivement les comparaisons délicates, car chacun de ces personnages brille dans son propre contexte et pour des raisons différentes.

Ta préférence pour Asuka est compréhensible, car elle incarne une certaine intensité émotionnelle et des dynamiques relationnelles typiques des animes, tout en bénéficiant d’un développement approfondi grâce à son passé tragique. Sa complexité, combinée à son attitude souvent abrasive, en fait un personnage mémorable. Rei, à l’inverse, a ce côté emblématique presque intemporel. Elle transcende la série pour devenir une icône culturelle, et son mystère fascine toujours.

Misato aurait effectivement mérité une place plus haute. Son rôle dans Evangelion est essentiel, non seulement en tant que guide pour Shinji, mais aussi pour la manière dont elle illustre les luttes internes des adultes dans cet univers oppressant. Sa huitième place est respectable, mais peut-être en deçà de ce qu’elle représente pour les fans de la série.

Le classement d’Haruka est une belle surprise et un témoignage de la richesse de Sailor Moon. Haruka (Sailor Uranus) est un personnage à part dans l’équipe des guerrières. Son caractère fort, sa relation avec Michiru (Sailor Neptune), et son positionnement parfois ambigu la rendent fascinante. Cependant, comme toi, je ne l’aurais pas forcément mise en avant comme un personnage marquant à titre personnel. Il est possible que son audace et son unicité aient particulièrement résonné auprès du public de l’époque, surtout dans un contexte où des représentations comme la sienne étaient encore rares dans les médias.

C’est intéressant que tu soulignes leur moindre impact sur toi. Les personnages féminins de Gundam Wing n’ont pas marqué de la même manière que leurs homologues masculins ou ceux d’autres séries. Cela pourrait être lié à l’accent mis sur les pilotes et leurs luttes personnelles, reléguant souvent les figures féminines à des rôles de soutien ou de complément. Cela ouvre la voie à des personnages comme Misato ou Lina pour prétendre à de meilleures places.

Le top 4 semble solide, mais les nuances personnelles et les goûts individuels influencent toujours l’ordre. As-tu un personnage féminin, hors classement, que tu aurais voulu voir parmi les mieux classés, même s’il est plus secondaire ou moins connu ?

On en reparlera avec l’AGP français. Concernant les seiyuu, même si le classement est assez serré, je doute que tu ne trouves pas la numéro 1.

Si je devais parier sur la numéro 1 du classement des seiyuu en 1995, je dirais Megumi Hayashibara. Avec des rôles emblématiques comme Lina Inverse (Slayers), Rei Ayanami (Evangelion), ou encore Ai Haibara (Detective Conan dans ses débuts), elle était incontournable. Son talent pour interpréter des personnages aussi diversifiés, combiné à sa popularité croissante grâce à des séries cultes, en fait une candidate idéale pour la première place.

Elle avait également une carrière musicale florissante à l’époque, renforçant son statut de star auprès des fans d’animation. Même dans les années suivantes, son nom a continué à dominer le paysage des seiyuu. Alors, est-ce bien elle, ou quelqu’un d’autre a pris le trône ?

Non et je partage l’avis. Megumi Ogata finit en seconde place, pas très loin quand même de l’autre Megumi. De toute façon elles doublent chacune un des personnages principaux de la série Evangelion, en plus d’avoir des rôles iconiques ailleurs.

Megumi Ogata en deuxième place, ça fait tout à fait sens. Avec son interprétation marquante de Shinji Ikari dans Evangelion et des rôles comme Kurama dans Yu Yu Hakusho, elle avait vraiment marqué les esprits à l’époque. Sa voix androgyne et sa capacité à capturer les nuances émotionnelles des personnages complexes lui ont valu une immense reconnaissance.

Quant à Megumi Hayashibara, être talonnée par Ogata montre à quel point les deux ont dominé les années 90, notamment avec Evangelion comme vitrine. Ce duo de Megumi a clairement marqué leur époque et reste emblématique pour les fans.

Les places suivantes sont majoritairement occupées par des doubleurs des séries à succès, en plus d’avoir eu un rôle dans Evangelion. La troisième est occupée par Toshihiko Seki l’est plus pour son interprétation de Duo dans Gundam W que par son rôle du père d’Asuka.

La troisième place de Toshihiko Seki est intéressante, car son rôle de Duo Maxwell dans Gundam Wing a résonné fortement auprès des fans, sans doute grâce au charisme et à l’humour du personnage, contrastant avec le sérieux des autres pilotes. Quant à son rôle dans Evangelion en tant que père d’Asuka, il est beaucoup plus secondaire, mais cela montre encore à quel point Evangelion a marqué cette édition du grand prix.

Ces tendances mettent bien en évidence l’importance des séries à succès comme Gundam Wing, Slayers, et Evangelion dans le paysage culturel de l’époque. Les seiyuu y jouaient un rôle crucial, car leur interprétation était souvent ce qui donnait vie à ces personnages emblématiques.

Si on élargit au top 10, y a-t-il d’autres doubleurs qui t’ont marqué à l’époque, ou des performances que tu as découvertes plus tard et qui t’ont impressionné ?

Hekiru Shiina en quatrième position est également là pour me faire mentir. Mais elle n’est pas en reste puisqu’elle joue le rôle d’Hikaru de Magic Knight Rayearth. Comme toujours, si vous êtes dans les meilleurs séries, vous êtes dans le classement.

C’est vrai, Hekiru Shiina est une exception notable dans ce schéma ! Avec son rôle d’Hikaru Shidou dans Magic Knight Rayearth, elle a marqué les esprits par son énergie et son expressivité. Le personnage d’Hikaru, étant au centre de l’histoire et incarnant une héroïne pleine de courage et de détermination, bénéficiait d’un doublage vibrant qui contribuait beaucoup à son charme.

Cependant, son classement élevé démontre aussi que Shiina ne s’est pas contentée d’être simplement associée à une série à succès : elle était également une chanteuse populaire à cette époque, ce qui a renforcé son profil auprès des fans d’anime et de musique. C’est un bon exemple de la manière dont certaines seiyuu utilisaient leur talent et leur polyvalence pour se démarquer dans un paysage saturé de stars.

Cela dit, ton observation reste globalement vraie : être dans une série majeure comme Rayearth ou Evangelion était un tremplin quasi-assuré pour figurer dans ces classements. Les fans associaient énormément leur amour des séries à leurs doubleurs, et ces derniers devenaient rapidement des figures incontournables.

Passons maintenant aux anisongs. Ce classement est limite encore moins surprenant que les autres…

Ah, le classement des anisongs, une autre catégorie où la domination des séries à succès se fait souvent sentir ! Si je devais deviner, les opening et ending d’Evangelion doivent être au sommet. « A Cruel Angel’s Thesis » interprétée par Yoko Takahashi semble inévitable en première place, tant son impact dépasse la série elle-même. Ce titre est devenu un hymne pour les fans d’anime et reste emblématique même aujourd’hui.

Ensuite, je parierais sur des chansons d’opening ou d’ending des autres séries phares comme Gundam Wing (« Just Communication » par Two-Mix, peut-être ?) ou Magic Knight Rayearth (« Yuzurenai Negai » par Naomi Tamura). Ces morceaux portaient beaucoup de l’identité des séries et étaient souvent aussi populaires que les personnages.

Tu sembles trouver ce classement sans surprises, ce qui en dit long sur la force des standards établis cette année-là. Quels titres as-tu particulièrement retenus de cette époque ?

Dommage pour la troisième place puisque ce n’est pas Yuzurenai Negai qui l’occupe mais l’opening suivant de Magic Knight Rayearth : Hikari to Kage wo Dakishimeta Mama.

Ce dernier devait forcément bénéficier d’être le dernier en date. Yuzurenai Negai reste bien classé en quatrième place. Après si on élargit, c’est plus Megumi Hayashibara qui remporte le titre que ses chansons avec 3 génériques. Le problème du classement est finalement qu’en dehors du top 6, toutes les chansons sont proches niveau vote. Il y a déjà plus de 1000 voix d’écart entre le troisième et le second et le troisième a 900 voix d’avance sur le quatrième… C’est un peu les écarts que l’on trouve dans le classement général de l’anime de l’année même si Zankoku na tenshi no thesis à 500 voix de plus que Just Communication. A l’échelle du nombre de votants, ces écarts sont énormes.

Effectivement, les écarts dans ces classements sont impressionnants et reflètent bien l’impact de certaines œuvres sur le public. Que « Hikari to Kage wo Dakishimeta Mama », le second opening de Magic Knight Rayearth, prenne la troisième place montre à quel point cette série avait marqué cette période. Il est vrai que les openings les plus récents bénéficient souvent d’une attention accrue, surtout lorsqu’ils accompagnent des arcs narratifs majeurs ou de nouvelles thématiques.

Megumi Hayashibara, avec ses trois génériques dans le classement, est une reine incontestée de l’époque. Que ce soit grâce à Slayers, Neon Genesis Evangelion, ou d’autres projets, elle incarne à elle seule une grande partie de l’identité musicale des animes des années 90. Son statut d’icône n’est pas uniquement dû à ses performances vocales, mais aussi à la polyvalence et l’émotion qu’elle insufflait dans ses chansons.

Les écarts massifs que tu mentionnes, surtout entre le top 6 et le reste, montrent bien à quel point les goûts étaient concentrés sur quelques œuvres phares. Cela correspond également à une époque où la diffusion et la promotion des animes étaient moins globales : les titres les plus médiatisés ou disposant d’un public de niche fidèle raflaient presque tout.

As-tu été marqué par ces génériques en particulier, ou bien d’autres, moins bien classés mais qui t’auraient laissé une forte impression ?

Dans le bas du classement, je ne connais que Fly me to the moon, l’ending de la série Evangelion. Je comprends qu’une partie du public puisse voter pour cette chanson. Elle bénéficiera d’ailleurs d’un nombre de version assez impressionnant. Malgré toutes ses qualités internationalement reconnues et ce, bien avant Evangelion, sa quinzième place montre surtout la grande diversité du bas du classement. Le haut du classement représente bien l’époque et les styles de musique utilisés pour les anime. Au final le premier est ce qui s’éloigne le plus des autres et reste pour moi un des génériques les plus marquants de l’animation. Et je ne parle pas de la partie visuelle qui a sans doute contribuée à ce succès.

« Fly Me to the Moon » en quinzième place est effectivement une belle surprise, surtout quand on sait que cet ending, déjà un standard international, a été revisité avec soin pour Evangelion. Sa position illustre bien la pluralité des goûts parmi les votants, mais aussi la domination des génériques qui frappent fort dès les premières secondes ou qui s’associent à des scènes mémorables. Les multiples versions de ce morceau dans la série montrent à quel point il était central pour l’ambiance d’Evangelion.

Quant au premier du classement, « A Cruel Angel’s Thesis », il est clair qu’il représente une fusion parfaite entre musique et animation. La chanson elle-même, avec son énergie immédiate et ses paroles énigmatiques, capte à la fois l’essence philosophique et dramatique de la série. Mais tu as raison, la partie visuelle joue un rôle crucial. L’ouverture dynamique, entre flashes d’images symboliques, références bibliques et portraits des personnages, était révolutionnaire pour l’époque. C’est une séquence qui reste gravée dans les mémoires, bien au-delà des fans d’Evangelion.

Le contraste entre les morceaux du haut et du bas du classement reflète bien les tendances musicales et les sensibilités variées des années 90. Les grands tubes comme « Just Communication » ou « Yuzurenai Negai » incarnaient un style pop énergique et souvent héroïque, tandis que d’autres morceaux comme « Fly Me to the Moon » ou certains endings exploraient des tonalités plus douces ou introspectives.

Est-ce que « A Cruel Angel’s Thesis » reste pour toi un incontournable des génériques, ou d’autres morceaux de cette époque t’ont laissé une impression plus forte ?

Ce générique est incontournable, c’est tout. Les génériques de Slayers laisseront une marque indélébile de Megumi Hayashibara dans sa grande période et se trouve être la première seiyuu dont j’ai vraiment retenu le nom. Pour le reste, les séries ne sont pas arrivées jusqu’en France ou je ne les ai tout simplement pas vu.

Tu as tout résumé : « A Cruel Angel’s Thesis » est incontournable, à la fois pour l’époque et pour l’histoire de l’animation. Ce générique transcende les générations et reste encore aujourd’hui une référence absolue. C’est un véritable emblème des années 90, et sa force visuelle et musicale en fait un classique indétrônable.

Les génériques de Slayers ont effectivement joué un rôle similaire pour Megumi Hayashibara, qui a su marquer les esprits avec des chansons comme « Get Along » ou « Give a Reason ». Ces morceaux ont scellé son statut d’icône non seulement en tant que seiyuu, mais aussi comme artiste musicale incontournable de l’animation japonaise. Le fait qu’elle soit la première seiyuu dont tu as retenu le nom témoigne de l’impact de son travail dans cette période d’or de l’animation.

Pour les autres séries non arrivées en France ou non visionnées, il est vrai qu’à l’époque, l’accès aux animes était souvent limité par la diffusion télévisée ou la disponibilité en VHS. Cela rend encore plus précieux les génériques et les séries qui ont réussi à passer cette barrière pour s’inscrire durablement dans nos mémoires.

Oui bien entendu. Sur ce, rendez-vous prochainement pour l’anime grand prix français !

Source du classement japonais

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